Des manifestations du début de l’année, à la dissolution de l’Assemblée Nationale, à la censure du gouvernement, et aussi les négociations pour un accord de libre-échange avec le Mercosur, à de nouvelles manifestations d’agriculteurs, le temps serait-il passé pour rien ? Sauf les Jeux Olympiques et la réouverture de Notre-Dame, la question se pose.
Des actions souvent mesurées sont organisées par les syndicats majoritaires qui ne peuvent ignorer les élections aux Chambres d’agriculture en janvier pour des mandats de 6 ans. Quelque soit les résultats, la capacité à reprendre le dialogue entre les parties prenantes de l’agriculture est prioritaire. Les syndicats agricoles y engagent leurs crédibilités sous le risque d’un accord de libre échange avec le Mercosur.
Le projet de traité avec le Mercosur menace l’Europe dans le sens où une délocalisation s’effectuerait vers l’ensemble Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. Viandes bovines, volailles, céréales seraient importés aisément. L’avantage compétitif de ces pays provient de coûts de production moindres obtenus par la pratique de méthodes interdites en Europe. De plus la déforestation de la forêt amazonienne serait intensifiée. La protection de l’environnement compterait-elle moins loin de chez nous ?
Toutefois, le Mercosur est déjà notre principal fournisseur de protéines puisque nous importons quantité de leurs sojas. Faudrait-il augmenter notre dépendance ? Ou trouver d’autres utilités à un accord ? Gardons à l’esprit, les risques climatiques menaçant certaines stabilités sociales à cause de variations de prix spéculatives sur les récoltes.
Au Carrefour des Acteurs Sociaux, nous pensons donc que si l’autonomie alimentaire est primordiale, il est nécessaire de considérer la réalité du changement climatique, de se prémunir de catastrophes. Cela impliquerait d’encadrer une part des échanges. Certains diront « une belle utopie ! ». Mais, l’utopie n’est-elle pas un moteur de l’humanité ? Les pays du Mercosur seraient-il prêt à revoir leurs législations ? Et nombre de personnes, leur vision du monde ? L’avenir nous ledira.
Pour revenir aux enjeux des élections des représentants des Chambres d’agriculture, souhaitons que les prochains élus aient l’envie d’installer des jeunes, de les former et donc de réinvestir. L’agriculture française représente encore près de 4 % du PIB et 5 % des emplois. Nous avons des ressources, des territoires à redécouvrir, ayons l’ambition de les faire vivre aujourd’hui pour demain.
Je vous remercie de votre soutien et vous souhaite de bonnes fêtes.
Laurent Dornon
Responsable du pôle agricultures
Carrefour des Acteurs Sociaux et Partenariat EurAfricain.
REVUE DE PRESSE
1- Agriculture et alimentation
La sécheresse mondiale sous-estimée
« Jusqu’à 75 % de l’humanité serait concernée en 2050 » indique la CNULD* en partenariat avec le JRC, centre de recherche scientifique de la Commission européenne, soulignant qu’il s’agit d’un risque des plus coûteux et des plus meurtriers.
Source : * Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD), le 02.12.2024
La colère des agriculteurs se maintient
Depuis le 17 novembre, le blocage du port de Bordeaux, le contrôle de camions voire le rejet des marchandises importées, le retrait de panneaux de signalisation marquent la reprise des colères d’agriculteurs. S’il y a une pause, la reprise des actions est annoncée à partir du 09/12.
Source : l’Opinion, Agriculteurs: la FNSEA annonce de nouvelles manifestations les 9 et 10 décembre, le 30.11.2024
Viande du Mercosur : Carrefour retrouve la raison…
Plusieurs distributeurs français dont Carrefour promettaient de ne pas importer de viandes du Mercosur. Pour Carrefour, la promesse devient « un malentendu de communication » depuis des menaces de boycott au Brésil. Un boycott qui s’étendrait aux produits français.
Source : Le Parisien, Carrefour présente ses « excuses » au Brésil après s’être engagé à ne pas vendre de viande venant des pays du Mercosur , le 30.11.2024
Le canard de Chine… Il en bouche un coin !
Sur le 125 millions de canards consommés annuellement par les Européens, 15 à 20 % seraient produit en Chine. Un afflux faisant suite à la fièvre porcine, l’écoulement de surproductions.
Source : En replay, revivez la conférence de presse des professionnels de la filière volaille de chair –
ANVOL, 22-23èmes minutes, le 02.12.2024
2 – Écologie et biodiversité
La réalité des protéines « vertes »
Des questions d’éthiques et de transparences à l’égard des consommateurs auraient fait pencher les députés contre cette approche des protéines artificielles. Toutefois, des ONG, l’Allemagne et le Danemark restent prêt à promouvoir des procédés de synthèse.
Source : La France Agricole, n°4088, du 29.11.2024, p.21.
Produits phytosanitaires et colère agricole
L’ANSES, Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail devrait être saisie en priorité des dossiers d’autorisation de mise en marché pour des « usages orphelins ou mal pourvues » déclarait la ministre en visite dans le Loiret. La logique de réduction des usages de produits phytosanitaires ne devrait pas être remise en cause, aurait-elle ajouté.
Source : La dépêche, Colère des agriculteurs : Conseil d’orientation pour la protection des cultures,
pesticides, agents de l’OFB… que retenir des annonces du gouvernement, le 27.11.2024
Disparition d’un oiseau européen : le courlis à bec grêle
Ce migrateur vivant l’été en Sibérie serait éteint. Sa dernière observation en France remonte à 1968. Il fut observé au Maroc en 1995. Cette disparition pourrait marquer celle d’autres espèces communique Alain Bougrin-Dubourg président de la LPO.
Source : Première extinction d’une espèce continentale d’oiseau en Europe – LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) – Agir pour la biodiversité, le 03.12.2024
Zone aride : 1,5 milliard d’hectares à restaurer
Soit le nombre d’hectares à restaurer dans le monde selon la COP16 qui se tient à Riyad du 02 au 13 décembre. Cela pour 2030. Il y a urgence sachant qu’il y a un lien entre désertification, perte de biodiversité et changement climatique, et naturellement notre alimentation.
Source : La Croix, COP contre la désertification : que peut-on attendre de ce sommet mondial en Arabie saoudite ? Le 03.12.2024
« Des monnaies locales pour réconcilier l’économie et l’écologie »
Il existerait 82 monnaies locales utilisées pour des échanges locaux, de services, de paiements dans des circuits courts. Chacune est dite « complémentaire » à la monnaie officielle selon le ministère.
Sources : Comment les monnaies locales réconcilient économie et écologie | Les Echos , le 02.12.2024,
Savez-vous ce qu’est une monnaie locale ? | Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et Ministère chargé du Budget et des Comptes publics , le 02.12.2024
3 – Salons et expositions