L’agriculture biologique en France : une filière en pleine croissance

De plus en plus plébiscitée par les consommateurs et soutenue par les pouvoirs publics, l’agriculture biologique connaît une forte dynamique en France. Production, consommation, structuration des filières : gros plan sur un secteur clé de la transition agroécologique avec l’analyse de Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio.

Une filière structurée autour de l’Agence Bio

L’Agence Bio est un groupement d’intérêt public (GIP) réunissant l’État – à travers les ministères de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Transition écologique – ainsi que des acteurs professionnels de référence : la FNAB, Synabio, Coop de France et l’APCA. Elle joue un rôle central dans la structuration des filières bio, le suivi des données économiques et la promotion du bio auprès du grand public et des professionnels.

Son action repose sur trois axes clés : la centralisation des données sur le bio, l’appui au développement des filières et la communication visant à valoriser les atouts de ce mode de production durable.

Le Plan Ambition Bio : des objectifs forts pour l’agriculture biologique

Le Plan Ambition Bio vise à accélérer le développement du bio en France. Objectifs principaux : accroître la production en doublant les surfaces cultivées en bio pour atteindre 15 % de la surface agricole utile, et renforcer les débouchés pour garantir un avenir économique durable aux producteurs.

Florent Guhl le rappelle : « Le modèle bio n’est ni monolithique ni réservé à une élite. Il répond à une diversité de situations, tant chez les agriculteurs que chez les consommateurs. » Aujourd’hui, un quart des 36 600 producteurs bio français combine production biologique et conventionnelle, notamment dans les secteurs des fruits et légumes, des grandes cultures et de la viticulture.

Des attentes fortes des consommateurs… mais surtout des producteurs

Si les consommateurs souhaitent davantage de produits bio dans leurs cantines, hôpitaux et magasins, les agriculteurs font preuve d’une attente parfois plus forte, cherchant des débouchés fiables, une juste rémunération et des filières mieux structurées. Le bio représente désormais 4,5 % de la consommation alimentaire française, avec une croissance de +16 % en un an – un rythme qui témoigne d’un changement profond des habitudes alimentaires.

Le bio n’est plus perçu comme un marché de niche, mais comme une composante clé de l’agriculture de demain. Il s’inscrit aussi dans une tendance de fond qui inclut les circuits courts, les labels qualité et l’agroécologie.

Vers une relocalisation et une accessibilité accrues

L’enjeu majeur pour les années à venir ? Développer une production biologique locale, en phase avec les bassins de consommation. Comme le souligne Florent Guhl, « la clé du succès passe par la relocalisation de l’offre », un facteur déterminant face aux défis environnementaux et économiques mondiaux, notamment dans un contexte où la population mondiale atteindra bientôt 9 milliards d’habitants.

Pour en savoir plus, téléchargez la présentation complète de l’Agence Bio ou regardez l’intervention en vidéo.

Porteuse d’espoirs pour une transition agricole durable, l’agriculture biologique continue de séduire, à la fois pour ses performances économiques, ses bénéfices environnementaux et sa réponse aux attentes fortes de la société. Face aux enjeux d’accessibilité, de relocalisation et de développement des filières, le bio trace une voie crédible pour l’avenir de notre agriculture.